Je pense que j'avais choisi le jeu sur catalogue de VPC, le thème de l'explorateur archéologue m'ayant avec certitude séduit. Mais aussi la mythologie de l'Egypte antique dont j'étais alors très friand. Il y avait quelque chose d'Indiana Jones forcément. Maintenant je me rends compte que le jeu véhicule plus l'imagerie de l'archéologie du début du XXème siècle (années 20/30), l'âge d'or de cette science. Le personnage que nous manipulons est rondelet, arborant des moustaches. Il est habillé avec un costume typique de cette époque et porte un casque colonial. Son arme de prédilection est un pistolet, automatique semble-t'il. On est loin du Professeur Jones assez bien rasé, ayant plus ou moins la ligne, son chapeau feutre et son fouet. Mais, que voulez-vous, la puissance de la suggestion l'emporte sur le bon sens de la vision.
Le suivant est habité par des momies. Jamais plus de deux à la fois en présence. Elles doivent contourner les murs et donc et sont amenées à se mouvoir aussi de bas en haut en s'agrippant au plafond. Nous pouvons aussi les feinter en passant avec rapidité à côté d'elle. Mais pas d'hésitation car si on s'attarde trop à leur contact, c'est la mort sûre et certaine.
Le troisième tableau est rempli de chauves-souris et de momies. Ca se corse !
Celui d'après, les momies en solo, jusqu'à trois à nous agresser en-même temps.
Le cinquième et dernier tableau se présente sous la forme d'une grande pièce sans cloison. Chauves-souris et momies en pagaille apparaissant à un rythme plus soutenu. Dès qu'on a la clef en main direction la serrure. Une fois celle-ci déverrouillée, le mur empêchant d'atteindre la précieuse relique disparaît enfin. Le masque mortuaire de Toutankhamon apparaît, l'antiquité tant convoitée est enfin à nous !
Le jeu est basé sur le score. Chaque ennemi abattu rapporte des points, chaque porte passée rapporte aussi. Puis dès qu'on prend possession du trésor on récolte encore des points. Tous les 5000 points une vie est offerte. Nous en avons trois au début de la partie. Le jeu est basé sur la vitesse d'analyse et d'exécution. Car lorsque nous avons accédé à la relique, nous nous retrouvons au premier tableau. Seul changement, la vitesse de déplacement des créatures hostiles.
réminiscence de l'archéologue explorateur. Illustration de david sarandon.
Le jeu dispose de deux positions en état de veille auxquelles on accède par un bouton à presser (le même que pour le tir). L'une est le mode pendule avec en visuel le mode de démonstration ; l'autre le mode « arrêt de jeu » qui montre notre dernière position en fin de partie ainsi que le score obtenu. Celui-ci reste en mémoire jusqu'à la partie suivante, pratique pour se remémorer sa prestation et mettre la pression à un éventuel archéologue concurrent. Un autre bouton permet d'activer ou de désactiver le son, pratique pour jouer dans son lit peinard sans alerter papa-maman ou sa moitié quelques années plus tard. Un stick incrusté dans le boitier permet de diriger notre petit bonhomme.
J'ai acheté des piles l'autre jour. Le temps n'a pas eu d'effet sur la petite machine. Elle a démarré au quart de tour. Elle n'avait pas fonctionné depuis au moins vingt ans. Impressionnant. Tout ému, je me suis équipé de mon feutre et de mon fouet. Il a claqué dans l'air saturé de poussière. J'ai cisaillé en deux les chauves-souris, lacéré la chair putride des momies embaumées il y a des milliers d'années. La petite musique orientalisante se fait entendre, différente selon les évènements. Mais au loin, en fond, une autre commence à prendre sa place, enlevée et tonitruante. Que voulez-vous, je vous l'ai dit, la puissance de la suggestion l'emporte sur le bon sens de la vision. Sans parler maintenant du sens de l'audition.